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Commechaque année, les livres seront les stars des cadeaux pour les fêtes de Noël. Des romans aux beaux livres, en passant par les bandes dessinées (qui ont fait un carton en librairie l’année dernière) et les polars, le livre est une valeur sûre. Il se lit et se re-lit, se prête, se regarde en famille ou s’apprécie en solo, et il peut même être emmené partout.
Lewebmagazine de la communauté des professionnels des courses au galop. Pour vous, l'équipe de connaissance de livres (en français majoritairement) sur les courses au galop, la relation homme cheval, etc. Ceux que nous avons appréciés et sur lesquels nous souhaitons communiquer figurent ici.
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-20% Le deal à ne pas rater OnePlus Nord CE 2 5G – 8GB RAM 128GB – Charge 65W 239 € 299 € Voir le deal Ce Maroc bien aimé BIBLIOTHÈQUE Revues et Livres -1- "MAROC Traditionnel" La FEERIE MAROCAINE Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 AuteurMessagePaul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Sam 17 Aoû - 1950 Veuillez patienter le temps du téléchargement des fichiers photopage 101... ses trois boules précieuses, la patine des ans et du soleil la dore; l'aube, les midis, les soirs lui composent trois visages, en font, dans ses robes fauves, bleu sombre, ou rose tendre une reine d'un autre temps qui s'étonne du notre. Mais notre temps sûrement se vengera de son dédain. Un jour peut-être, quelque Kemal Pacha marocain obéissant au mot d'ordre venu d'Orient chargera un haut parleur diffusant la prière de faire oublier le chant du muezzin. Marrakech, ce matin, flambe comme un brasier dans lequel anéantie, dissoute, elle s'effondre... Terrasses, minarets, murs opalins translucides, flottent dans cette buée bleuâtre qu'est la ville. Là-bas, haut, très haut, les petites dents de glace de l'Atlas mordent le ciel. Jamais je ne l'ai vu aussi net, aussi blanc... jusqu'ici, seulement ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 18 Aoû - 1015 PHOTO DES PAGES 100 et 101 Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 18 Aoû - 1020 page 102 - Marché aux chevaux.... ce nuage, cette fumée, comme suspendu entre ciel et terre, avec cette fluide consistance du mirage qui semble à la fois irréel et très proche. En ce moment, il est bien ce grand bonhomme de neige, couché entre Marrakech et le Sud, et qui, disent les Anciens, portait le monde...Réplique créée par l'homme de ce mur de montagnes, la muraille crénelée, bosselée de ses bastions, s'allonge, s'effile, répétée par quelque invisible miroir, recule dans l'infini des siècles. Dématérialisée, lumière dans la lumière, elle n'est pas aujourd'hui d'une couleur, mais de toutes, bouquet de rosés dans un bouquet de palmes, qui glissent, s'effeuillent sous la lourde griffe des ombres qui l'étreignent, rampent comme des pieuvres sur sa face craquelée... ombre de ces palmiers, par groupes, qui de temps à autre, gerbes de fraîcheur, la coupent. En les regardant, penchés l'un vers l'autre, comme attirés par quelque force invincible, fatale, je comprends cette légende qui dit que les arbres s'aiment... Couleur de l'ombre, ensevelies en elle, dans la rigide torpeur d'un sommeil perpétuel, des formes se devinent, hommes et bêtes baignant dans la détente... tandis que sur la piste aveuglante, blanc de feu, passent un homme, un petit âne, un autre homme, un autre ...Dernière édition par Paul Casimir le Dim 18 Aoû - 1031, édité 2 fois Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 18 Aoû - 1025 page 103... âne, un troupeau de chèvres, ces chameaux, longues foulées, marche lente, qui miment l'éternel cheminement du nomade... Où vont-ils ? Je les suis. La terre écorchée, saigne, s'ouvre en crevasses, au fond desquelles parfois, on aperçoit des laveuses, et elles sont inquiétantes comme les djinns eux-mêmes, ces sibylles bronzées, penchées sur cette eau glauque, à qui elles ont l'air de voler son moments la muraille se fend d'une porte, dont les festons en cœur tuyautent l'ombre épaisse où ce cavalier s'inscrit en motif clair, fond sur moi, projeté d'on ne sait quelles ténèbres, pour redevenir, sur ce champ de soleil blanc comme neige, ce point noir...Terre stérile, hostile, qui semble n'avoir jamais accepté la semence, où surprend ce bel arbre dans lequel tous les germes de vie se concentrent, sur lequel, insouciants, ces oiseaux piaillent...Non loin d'ici, fut jadis le quartier des lépreux, près de Doukkala, au gracieux abreuvoir. Et là-bas, dans la palmeraie aux quatre-vingt mille palmiers, oasis miniature dans la grande oasis, se cache ce paradis à la mode d'Afrique où les Majorelle, venus à Marrakech pour y passer quinze jours, vendent depuis quinze ans leurs merveilleux nouveau, la piste, les murs, l'Atlas, ces étendues mortes où la pulsation du temps ne passe plus », des troupeaux qui se succèdent, se rapprochent, se mêlent... et puis cette enceinte...* * *Le souk El Khemis, le souk du jeudi, où tout voyageur qui a vu Marrakech vous recommande, plus que partout, d'aller...Si Djemaa El Fna est la place des places, le souk El Khemis est bien le souk des souks, le roi de tous ces marchés en plein air qui jalonnent certains jours la campagne et les pistes, brusque éclosion de vie qui couvre la terre pauvre, ville qui pousse soudain, aussi dense qu'éphémère, où toute l'âpreté des appétits bat son voici cette spontanée végétation humaine contenue dans cette enceinte, dans cette grande flaque blanche, toute courants et sursauts, criailleries, marchandages, noblesse et pouillerie, tendue vers un même but, vibrante et âpre, dévorée par l'amour, la hantise de l'argent, tandis que la ronge, plus implacable encore, cet éternel Moloch des terres du Sud, le soleil... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 18 Aoû - 1043 page 104- Souk El Khemis. Le marché aux moutons. - Marché aux aux bêtes, denrée vivante hélas, pour la plupart, comestible, et qui, ainsi marquée pour la mort, impressionne. Par cercles, par campements, il se divise, chacun sa spécialité, chacun son pittoresque... Ici, les chevaux, les plus nobles de tous, réservés aux plus nobles également, et qui eux, au hasard, ont tiré le meilleur lot celui de vivre. Nerveux, piaffant, oreilles tendues, ils sont là qui attendent qu'on les enfourche, et puis, sous les genoux tyranniques qui les matent, trottent, galopent, paradent, fiers et racés, comme conscients du role qu'il leur faut jouer, cherchant à plaire...Et n'ont-ils pas droit à leur part de gloire, ces petits chevaux barbes, moitié zèbres, le plus bel ornement ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 18 Aoû - 1048 page 105- Marché aux moutons.... alors des jeux du cirque, qui promenèrent jadis les cavaliers numides d'un bout à l'autre du monde romain !A côté d'eux, fils du désert, restes oubliés d'on ne sait quelle faune étrange, dignes et grotesques, avec ce rictus qui fait leur ombre monstrueuse, les chameaux. Egalement implantés par Rome au Maghreb, par Rome qui les a ramenés de Syrie, ils sont ici la personnification, la revanche de la vie nomade sur la vie sédentaire, le symbole, le blason vivant de la caravane. N'est-ce pas derrière eux, en cas d'attaque, que le Bédouin retranche ses bagages et ses femmes ? Et s'ils n'ont pas eu, comme les éléphants leurs frères, l'honneur de porter les soldats d'Hamilcar, après Thapsus, dit Augustin Bernard, dans le butin fait sur l'armée de Juba, l'armée de César trouve vingt-deux chameaux. En 363, d'après son historien, le général Romanus, pour ravitailler ses troupes, exige comme tribut quatre mille chameaux». Ils sont la richesse et l'ami du nomade qui chante, dit-on, pour les ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mer 11 Sep - 919 page 106faire mieux marcher... Ils se servent de lui pour en faire un proverbe... Deux chameaux, disent -ils, ne peuvent pas vivre en paix dans le même troupeau de chamelles ». Jadis, quand un Arabe perdait la vie, on laissait mourir de faim sa chamelle près de lui, afin qu'en l'autre monde elle lui serve de monture...A eux seuls, ils forment le coin le plus saharien... Ici, ces deux jumeaux, de forme et de posture, immobiles comme la pierre, couchés en lions... Effrayant, cet autre groupe dont on ne voit que cinq têtes, jaillissant d'un même tronc, comme l'hydre de la légende, et plus loin, ces deux cous, droits sur les genoux plies, serpents dressés vers moi comme celui du charmeur, tous pelés, galeux, puant le goudron et la sueur, portant leur gibbosité comme une honte, braquant sur moi, plus disgracieuse que tout, leur face hideuse... comme leur cri. Touchant par exemple, ce groupe familial, une mère fauve allaitant son petit, tout blanc. Mais déjà bondissant de ce rond de statues, le chamelier fond sur moi en hurlant... C'est encore, comme pour le nouveau-né de Rabat, le djoun de mon kodak qui va, si je m'en sers, porter malheur au petit chameau !Voici maintenant l'endroit le plus captivant de tout le souk, le marché aux moutons. Ici, non seulement les animaux nous attirent, mais les gens... ces rudes Berbères descendus de leurs plateaux ont accompagné, pour la dernière sortie, ces petits compagnons, leur fortune à quatre pattes, qu'ils mènent à la boucherie. On dirait, à la manière dont ils les entourent qu'ils les ont aimés vraiment, pour eux-mêmes... les femmes surtout. Elles ont pour serrer un agneau dans leurs bras, des tendresses de mères, ou bien accroupies, résignées, devant cet autre, elles portent sur leurs traits fixes que rien ne trahit, une angoisse muette qui étreint le cœur. De jeunes hommes aussi, assis tête aux genoux, suivent avec amour les ébats de leurs élèves tandis qu'avec le geste éternel du pasteur, ce Bédouin barbu chasse ses brebis... Et au milieu de tout cela, les acheteurs vont et viennent, tâtent les toisons drues, pincent la chair, tirent les pattes, discutent le prix cinquante francs, ce mouton. Cent trente ce bélier, morceau de choix. Ici deux pour trois cents francs. Et les pauvres boules de Dernière édition par Paul Casimir le Mar 17 Sep - 1111, édité 2 fois Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 15 Sep - 2021 page 107 - Fête de l'Aïd El Kébir. Le pacha de Marrakech El Glaoui allant recevoir les hommages des troupes, après le s'en vont brinqueballant, cornes et pattes dépassant, dans ce panier collé au flanc du bourricot, sur les épaules de ce Berbère, au fond de l'auto, comme des colis, tandis qu'ignorants du sort qui les guette, leurs frères, en troupeau, bêlent quoi font-ils penser, ainsi massés, en ligne, assommés eux aussi par ce ciel de plomb ? Aux sphinx-béliers de l'avenue de Karnak, personnification d'Amon, dieu-soleil...N'est-ce pas aussi quelque mythe solaire et agraire que perpétue cette fête de l'Aïd El Kébir pour laquelle autant de moutons vont être sacrifiés au Maroc que de sapins de nos forêts pour les Noëls allemands?Vieille coutume berbère qui plonge ses racines dans la nuit des temps, comme tant d'autres, et veut que tous les ans, à cette fête du printemps, chaque famille musulmane sacrifie sa victime, un mouton, une chèvre, selon les moyens, et dans certaines tribus, un chameau. Symbole, selon les uns, de la résurrection de la terre, car la bête égorgée ne meurt pas réellement, mais va droit au ciel où elle fera entrer celui qui l'a tuée... Souvenir, d'après d'autres, du sacrificeDernière édition par Paul Casimir le Mar 17 Sep - 1114, édité 1 fois Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 15 Sep - 2027 page 108 - Aïd El Kébir, la prière devant la Msalla, avant le sacrifice,... d'Abraham, ou du bouc émissaire, ou de cette autre victime expiatoire, l'agneau pascal. Mais surtout offrande à la divinité, que selon l'idée primitive on apaise par le sang pour attirer la Baraka sur la terre et les gens... et l'année. Car suivant que la victime portée en cortège aux portes de la ville y arrive vivante ou meurt en route, il y aura, disent-ils bon ou mauvais futur ». La sorcellerie, toujours reine au Maroc s'empare naturellement du rite... et de la bête. L'omoplate suspendue attirera l'abondance, l'os du fémur éloignera les djinns, la rate desséchée aidera les accouchements, enfin la peau deviendra un tapis de prière et le sang coagulé, le plus délicat des parfums. Et c'est aussi la date où l'on ramasse le miel, où l'on tond les brebis, fixe le prix du blé, où l'on allume dans les jardins des feux pour empêcher les guêpes et la chute des figues... Et c'est encore, comme dans toute fête religieuse qui se respecte, une occasion de ripaille, de cadeaux, de danses... Notre 14 juillet », me dit le événements que l'Aïd El Kébir appellent au Maroc le sacrifice du mouton le lancement d'un bateau, l'achèvement d'une maison, la fête du Nom — circoncision — dix jours après la naissance d'un enfant mâle, un déplacement de Sa Majesté Chérifienne. Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 15 Sep - 2036 page 109Le sultan, du reste, à l'Aïd El Kébir, doit sacrifier lui-même son mouton. Dans sa djellaba blanche, sous le parasol amarante, entouré de son Maghzen immaculé comme lui, il doit alors, plus que jamais, distant et digne, être l'emblème vivant de son pays, blanc et de sang ! C'est ainsi maintenant que m'apparaît le grand souk, comme si chaque bête déjà portait sa marque rouge... ce grand marché qui se vide dans ce désordre malpropre, navrant, de fin d'orgie, dans cet air opaque, cette poussière qui brûle...* * * De l'ombre, de la verdure, de la douceur, après ce tableau de l'lslam farouche, cette fournaise où le cœur se dessèche comme le corps ! Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Dim 15 Sep - 2042 page 110 - Ancien Dar Beïda. Hôpital allons les trouver à l'autre bout de la ville, non loin de l'hôpital militaire Maisonnave, l'ancienne Maison Blanche » et de plaisir des de la Menara, jardins de l'Aguedal, noms qui chantent frais comme le vent dans les palmes, le rire perlé de l'eau, ces neiges dont le reflet dans les bassins se plisse... Vous n'êtes pourtant que des vergers quelconques, immense pépinière d'oliviers, de citronniers, hélas, trop symétriques, dont le charme n'est fait que de cette voûte d'ombre, bien le plus précieux, en Afrique, après l'eau.. Ombre sous laquelle l'herbe peut vivre, et mille insectes, et la nonchalance qui, ici, nous sollicite partout, et les le contact du nomade et du bled, comme on les comprend mieux ces sultans hautains, voluptueux, despotes, venant oublier dans ces paradis bien terrestres les solitudes désertiques et l'odeur de la poudre ! Ici, Moulay Hassane mène sa voiture à mules ou fait la fantasia en l'honneur de ses femmes... Abd El Aziz, ce grand enfant prodigue, éclabousse sans pitié l'élégant Menhebbi en ramant tant bien que mal sur l'eau de ce bassin... Jeux de l'amour aussi... Ne nous chuchote-t-il pas, ce bassin auxDernière édition par Paul Casimir le Ven 20 Sep - 930, édité 1 fois Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Lun 16 Sep - 901 page 111eaux mortes, les noms chantants et rauques de ces désenchantées, Circassiennes, Génoises, Espagnoles ou Anglaises, otages préférées des corsaires et du roi, qui sous peine de se voir arracher tous les cheveux entrent bon gré mal gré dans le harem du maître... et qui cloîtrées, matées et parfois insoumises, ne respireront plus que pour lui plaire, comme cette Jeanne Lanternier femme aimée, dit-on, de Sidi Mohammed, qui, pour tromper cependant sa nostalgie de nos ciels, faisait planter dans ce parc des arbres de France... Fantômes charmants, souvent dans toute la gloire de leur radieuse nudité sortant du bain, ou paressant, vautrées à l'ombre des lauriers-rosés... et dont cette eau garde encore les reflets mêlés à ceux de ce kiosque aux tuiles vertes. Fantômes qui glissent encore en rayons sous les branches à l'heure où tout près d'ici, sur la place Folle, la fête bat son plein, où les danseurs dansent, où le conteur conte, où acheteurs et marchands discutent et s'invectivent, où Y Atlas là-bas, dresse sa blancheur sereine... comme alors!III. — MARRAKECH L'ANDALOUSEA la Mamounia, les touristes disséminés tout le jour se retrouvent, échangent leurs impressions, disent leurs achats, que chacun se vante de faire à meilleur compte. Qui n'a pas, malgré son amour des palais et des souks, passé de longues heures chez le marchand de tapis ! Le tapis », dit Odinot, est au Maroc un meuble; c'est une chaise et un lit, c'est sur lui qu'on repose, qu'on s'assied pour causer, qu'on dort ».Aussi croit-on rapporter le Maroc lui-même avec les Béni M'Guild si laineux qu'ils semblent poussés à même sur le dos des brebis, les Zaïan, fleuris comme les prairies de l'Aguedal, les Chechaoua qui ont la douceur des murs de pisé rosé, et ces Rabat, d'un rouge si vieilli, remparts des Oudaïas au coucher du parle aussi beaucoup de phosphates et de fer, de ces richesses cachées de la vieille Tingitane que signalaient déjà Ibn Khaldoun et d'autres, espoir ou illusion des modernes chercheurs d'or qui rééditent au moyen de sondages, le rêve de Moulay Hassane penché sur ses grimoires. Et l'on parle encore, surtout, du Glaoui, Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Lun 16 Sep - 908 page 112- Bassin et pavillon de la Menara. - Bab Aguenaou. La porte Portugaise. Le Glaoui, appelé ici le Pacha, domine la Mamounia, comme la Koutoubia, Marrakech. C'est que le Glaoui a aussi ses deux faces la parisienne, la maure N'est-ce pas lui qui, dansant en smoking à Vichy, reprend à son retour la djellaba et ses femmes ? qui joue au golf et fait couper des têtes et peut se montrer si dur avec ses concubines ?... Est-ce que la doctoresse Legey ne raconte pas ? Est-ce que cette jolie anglaise ? Est-ce que... Et le rêve de chacun est d'être chez lui, par lui, ce qui implique déjà deux catégories bien distinctes ceux qui ont une recommandation, et de qui. Et chacun pour y parvenir, se découvre, subitement, une âme de courtisan. Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Lun 16 Sep - 912 Remparts de Marrakech Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Lun 16 Sep - 916 page 113 - Marrakech. La Cour des Sultanes au Dar Beîda. Modèle du Pavillon du Maroc à l'Exposition Coloniale.- Marrakech. Une fontaine. Un autre personnage qui est constamment à la Mamounia, c'est Ben Ghabrit, chef du Protocole du Sultan, chef des Habous société qui s'occupe des biens religieux aussi le plus fin des lettrés, le plus adroit des diplomates, et le plus parisien des Parisiens. Et sa djellaba ample, toujours de fin tissu, est chaque soir le centre de tout un essaim de jolies femmes qui se disputent un mot de lui. C'est grâce à l'amitié de Si Kaddour Ben Ghabrit que je dois de dîner ce soir chez le GlaouL Est-ce pour mieux le dissimuler aux appétits des pillards ou pour symboliser sa souveraineté occulte ? C'est par un couloir étroit, obscur, que j'accède ce soir au palais du Pacha. Et le voici, lui-même, venant à ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Lun 16 Sep - 2053 page 114- Une fête chez le Pacha.... nous d'un pas si ouaté, qu'il me semble voir surgir de cette demi pénombre, de quelque brousse magique, l'un de ces grands félins dont la nuit est le royaume. Et il y a en effet du félin dans ses gestes, que sa djellaba grise, tissée par sa tribu, amplifie, ennoblit, du félin, du fauve, du sloughi et du moine. Et plus nous pénétrons dans ces salles somptueuses où chaque détail atteint le comble du raffinement, où le luxe dépasse tous les luxes de l'Orient, où tout a été créé par lui et pour lui, plus il s'affirme grand et noble dans sa robe simple, sous le capuchon qui sertit sa tête brune, avec ses yeux d'aigle et ses mains de duchesse, ce grand féodal, marquis de Carabas de tout le pays Glaoua, seigneur de l' parle peu, d'une voix basse, peu timbrée, avec ce roulement d'r qui veloute les voix arabes, et qu'il scande, ce Berbère, d'un rvthrne nerveux. Il m'explique justement Berbère et Chleuh, ce n'est pas la même chose II y a les Berbères de la montagne et de la plaine. Les Chleuhs, eux, n'habitent que la montagne ».Nous passons maintenant à la salle à manger qui n'est qu'un autre salon décoré comme les autres, meublé comme les autres, c'est-à-dire une salle haute et longue, aux mosaïques rutilantes, aux stucs finement ciselés, aux divans bas gainés de velours, avec, au fond, l'indispensable phono, et la photo en couleurs du maître de maison où malgré la Légion d'Honneur qui fleurit sa poitrine emmailloté dans son haïk aux finesses de mousseline, il a l'air d'une de la table en marqueterie de Salé où tous les convives se sont répartis, il me met à sa droite, m'installe deux coussins dont l'un, droit, me servira de dossier ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1120 page 115 - Le palais du pacha.... tandis que l'autre me cale. Et le repas commence. L'ablution d'abord, avec la fine aiguière, au-dessus du bassin qu'on se passe à la ronde, ainsi que la serviette. Précaution bien utile, puisque rompant sans doute ses habitudes en notre honneur, le pacha nous fait manger à l'Arabe, sans fourchettes... et que, la serviette dépliée sur nos genoux ne servant que pour la bouche, force nous sera de nous lécher les doigts. Et c'est le défilé des esclaves qu'on appelle encore ici ainsi les domestiques et des plats, portés sur la tête de ces beaux gaillards souples, à l'antique. J'en compte dix des plats parmi lesquels seuls le potage et le couscous autorisent l'usage d'une cuillère de bois. Mais ces pigeons fourrés de riz à la cannelle, et ces poulets qui baignent dans la sauce... Dire qu'il faut poser les petits os sur cette table, aux fines incrustations... et obéir au rite; prendre toujours dans le plat de la main droite la gauche porte malheur et dans le même endroit, le coin du voisin ne devant pas être violé; faire de ses doigts une cuiller pour saisir les petits pois, et d'un coup de pouce, les pousser dans la bouche. Pour le couscous... mais c'est là que le Pacha se montre magicien, avec son art à lui, de pétrir la Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1625 page 116 - El Glaoui, pacha de presque sans y toucher, d'un rythme du poignet, de la modeler, comme le potier la glaise, d'en faire cette fine boulette que d'un autre coup de main, il projette dans sa bouche... Et elles sont bien à ce moment le symbole de sa race, ces mains agiles, nerveuses patriciennes et fuyantes, ces mains qui dansent...De nouveau, l'aiguière, le bassin pour tous, et le savon, puis on jette les serviettes et l'on emporte la table avec la nappe qui se trouve, non pas dessus, mais dessous. Et la lente promenade à travers les patios, sur les marbres qui luisent, sous l'ombre fuselée, inquiétante des cyprès, qui ont l'air de tisser quelque rayon de dont la brisure dans les vasques, s'argente...Une autre vaste salle, aux divans feuille morte. Après le café,les cigares, voici les musiciens. Musique et danses, l'habituel régal, le complément nécessaire de tout dîner musulman, de toute réception chez ceux qui possèdent, au même titre qu'un harem et des esclaves, leur orchestre et leurs marocaine d'abord, assez semblable à celle des Ouled Naïl Algériennes, soubresauts lents du ventre et de la croupe, avec ce roulis de grand voilier, tandis que les pieds, d'un rythme plus nerveux, Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1634 page 117 - Fête chez le pacha de Marrakech. Le mur de ceux des Gitanes dans la Flamenca, piaffent... Puis rappelant, elle, les Saëta sévillanes, cette mélopée grêle, aiguë, perçante, ce chant sauvage qui exaspère et déchire. Ben Ghabrit m'explique Chant de guerre, d'amour... — En chleuh, il n'y a qu'un mot pour poésie et amour — Celui-ci le cavalier qui aime l'aventure Si tu veux savoir mes malheurs, dit-il, interroge mon cheval ». Et cet autre Tes yeux sont fermés mais ton regard est sur moi. Tu me possèdes, je suis à toi ». Maintenant, ce sont les danseuses berbères qui se dandinent, des filles trapues, engoncées dans leurs robes, les cheveux serrés dans le foulard de soie... un type étrange qui tient du mongol et de l'indien, front bombé, pommettes saillantes, nez épaté, avec cette bouche qu'ont seuls les Pharaons et le Sphinx... Danse plus noble, plus fière, balancement de tête d'avant en arrière, exactement celui des Bicharis à Assouan, et puis au rythme des castagnettes d'argent, ces saccades brèves comme celles du tambourin, spasmes ou frissons, tandis que le masque, comme coulé dans du bronze, reste impassible, impénétrable, par groupes de trois, maintenant qu'elles se trémoussent, d'un rythme qui s'accélère, devient convulsif, tragique, touche au Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1640 page 118délire. Les têtes s'abandonnent, les foulards glissent, les cheveux se dénouent, flottent en crinières. Délire sacré qui touche à l'extase, don suprême du mouvement et du corps, anéantissement sensuel et mystique qui rappelle sans doute les rites dyonisiaques et surtout la danse des derviches. Et on se l'imagine, cette sauvage saturnale, exécutée par trois cents figurants, scandée par trois cents derboukas, là-haut, à deux mille mètres dans cette Kasba de Telouet, dont le Pacha est à la turque, pieds nus, énigmatique, les yeux seulement plus noirs et plus brillants, buvant comme un alcool ces airs de sa montagne, le Glaoui porte en ce moment sur sa face de Berbère tout le fatalisme Saëta, castagnettes ? Tout cet arsenal de la danse marocaine, vient-il donc de l'Espagne ? C'est eux qui nous ont pris notre musique et nos danses, et notre art. Et tout ce qu'il y a de beau chez eux vient de nous... », me dit, après l'excellent repas qu'il vient de nous offrir, le Chérif Abd El Hakim, notre grand Marrakchi, fils d'une Tunisienne, qui a fait ses études à Janson de Sailly, puis au Caire, ancien conseiller d'Abd El Aziz, et pas toujours très en odeur de sainteté, parle français comme un pur Tourangeau en restant le plus musulman des Arabes. Beau vieillard, moins distant, plus affable que le Pacha et d'une rare élégance dans son haïk de gaze souple... Et nous devisons longuement sur le sofa de soie bleue, portes ouvertes sur le riad i, tandis que la fraîcheur de la nuit nous évente, que, collés au grillage, yeux écarquillés, deux petits négrillons nous épient. Ce sont les femmes, reprend notre hôte, qui ont fait perdre l'Espagne aux Maures. Oui, les femmes. Ils ne pensaient d'abord qu'à Dieu. Pour eux, conquérir, c'était d'abord convertir. Et puis ils ont commencé à s'occuper des femmes... Alors, ils n'ont plus songé qu'au luxe et aux plaisirs. Et la décadence est venue. »Nous parlons de leurs Chérif s'indigne i Jardin entre deux pavillons. Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1643 Veuillez patienter le temps du téléchargement des fichiers photopage 119- Les porteurs d'eau Quelles idées fausses vous vous faites sur elles ! Si elles ne s'accordent pas avec leur mari, elles divorcent. Sur leur demande, on va devant le cadi, et en cinq minutes cela est fait. Seulement, en ce cas, elles perdent leur douaire, car la jeune fille au Maroc, n'a pas de dot, seulement celle que lui constitue son mari. Elle apporte seulement les étoffes tentures, coussins, matelas, tapis. Si au contraire, c'est le mari qui demande le divorce, il doit tout lui abandonner ; sa maison, ses meubles, ses bibelots, tout. L'adultère ? Mais pour que la femme soit reconnue coupable, il faut qu'il y ait eu quatre témoins oculaires, tous d'une parfaite honorabilité... ce qui revient à dire que la recherche de l'adultère n'existe pas. A côté de cela, toute parente qui se trouve sans abri est, de droit, recueillie et entretenue par le chef de famille, ... Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1647 page 120 - Palais du chérif Abd El Hakim. - L'arrosage chez le en Espagne. Elles ne sortent pas le jour, mais le soir, en voiture, elles vont chez leurs amies, ou les reçoivent. Alors, les amies laissent leurs babouches à la porte de la chambre pour que le mari sache qu'il ne peut pas entrer. Mais ne croyez pas que leur réclusion les prive. Elles ne tiennent pas à voir des hommes, elles en ont peur... »— Pourtant ne me disiez-vous pas que vous aviez plaisir à causer avec moi ? Et moi j'ai aussi plaisir à causer avec vous. Vos femmes, alors, sont privées de ce plaisir ? Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mar 17 Sep - 1649 REMPARTS DE MARRAKECH. Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mer 18 Sep - 845 page 122_ Oui, mais c'est que vous, vous êtes mon égale »,Nous parlons de leur religion. L'islamisme, m'explique le chérif, est la religion du Dieu unique qui est venue sauver l'Arabe de l'idolâtrie. Au moment où Mahomet a écrit le Coran, personne n'était instruit et c'est pour cela qu'on a dit qu'il était inspiré. Il ne renie pas Jésus, il le considère comme le dernier des prophètes, l'appelle son frère et dit que plus tard, une place lui sera réservée à côté de lui au Paradis.— Mais ce Paradis ?⦁ Ne croyez pas que ce n'est pour nous qu'un paradis de plaisirs. Le Coran dit que la plus grande joie du paradis sera d'écouter Dieu ».- Quelle idée le Musulman se fait-il de Dieu ?• Pour nous, Dieu est avant tout un créateur, mais qui s'occupe de sa créature. L'on pense beaucoup à Dieu. Quand on voit une jolie fleur, un beau jour... Quand on se porte bien, on se dit Je pourrais être malade », et Ton remercie Dieu de nous avoir donné la santé. La mort ? Quand on y pense, on considère la vie comme peu de chose. Le poète a dit Le passé, tu ne l'as plus. L'avenir, mystère. Prends le moment qui s'offre... » C'est-à-dire tu travailles dans ton jardin, tu cultives tes rosés... Un ami vient. Laisse ton travail. Ne perds pas cette occasion de bonheur, jouis de l'heure... »Rien dans ce philosophe, de livresque La pensée ? Je trouve que penser soi-même est plus que penser à travers d'autres. Il y en a qui ne trouvent pas les mots. Pourtant, ils comprennent, puisque quand vous leur expliquez leur pensée, ils disent c'est cela... »Et l'amour ? Non, pas seulement l'amour sensuel, mais aimer aussi avec son cœur. Par désir on peut avoir envie de tromper sa femme, mais alors le cœur veut qu'on ne lui fasse pas de peine... Celui-là seul qui est le maître de son désir est un homme... »Et le vieux Chérif, soudain pensif, ajoute Aux jeunes, la folie est permise, mais le vieillard doit être sage. Il faut que la tête marche toujours avec le reste, sans cela, on n'est qu'une bête ».Sur les dalles du patio, maintenant la pluie clapote, tue les senteurs chaudes, met sur les glaces dorées de la salle une buée... Le Paul CASIMIRSujet La Féerie Marocaine Mer 18 Sep - 850 page 123 - L'Oued Reghaïa avant Asni. Sur la colline, kasba en Chérif, d'une main distraite, caresse le petit chat de Siam pelotonné sur ses genoux... L'amour, la femme, l'Espagne !... Il soupire J'aime l'Espagne ! Tous les ans, il faut que j'y retourne... Ah ! Grenade, Cordoue, surtout Cordoue, la Mezquita ! La Mezquita ! » Avec quel sentiment de possession, il a dit cela... Un étrange sourire maintenant erre sur ses lèvres... Vieille rancune contre ceux qui lui ont pris son Espagne... Peut-être qu'en ce moment, plus que tout autre image, il voit en rêve son fils, cet ennemi implacable de tout ce qu'il peut haïr, et qui, pendant un an, passant chaque semaine clandestinement la frontière, tuait son Espagnol, à la chasse, comme un Asni par la pluie, à Demnat par la pluie... Il paraît qu'on la désire et qu'on la prie, cette déesse, que les Chinois représentent comme une hydre à mille langues, et qui rend à son gré le Maroc riche ou pluie pour les Marocains vient d'une mer qui est au ciel, et Contenu sponsoriséSujet Re La Féerie Marocaine La Féerie Marocaine Page 5 sur 9Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 Sujets similaires» LA PRODUCTION MAROCAINE» La Vie Marocaine Illustrée 1932» Les grandes lignes de la préhistoire marocainePermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumCe Maroc bien aimé BIBLIOTHÈQUE Revues et Livres -1- "MAROC Traditionnel" La FEERIE MAROCAINESauter vers
"Le regard que nous posons sur les êtres et les choses est tout d'abord organique, il décline la forme physique. À ce stade, cette première apparence est identique pour tous. Puis cette image est décryptée par les filtres de notre moi, tissés par notre histoire personnelle, notre parcours de vie, notre sensibilité, qui l'habillent, lui donnent un contenu émotionnel. Ainsi un chien n'est pas vu de la même manière par un homme qui a déjà été mordu et par un autre qui n'a connu de cet animal que les caresses affectueuses de la langue. Cela s'applique à tout, y compris les enjeux sociaux. Et nous réagissons différemment à la même situation car les hommes regardent au même endroit, mais ne voient pas la même chose." Tudert se sentait anormalement fatiguée après sa journée de travail. Depuis quelques jours, elle avait des nausées matinales et la sensation d’une angoisse sourde, indéfinissable, qui venait par à-coups. Avec ses règles qui ne venaient pas, elle avait toutes les raisons de se croire enceinte. Plusieurs fois, par défi ou juste par envie, elle ne s’était pas protégée pendant ses relations charnelles avec Nathan. Elle voulait en être certaine, elle se dirigea vers la pharmacie la plus proche. Elle ne voulait pas faire le test à l’hôpital où elle travaillait. Une demi-heure plus tard, elle rendit son sourire à la pharmacienne. Oui, elle était enceinte. Elle sourit, serra le poing de satisfaction. Elle n’était pas stérile comme voulait le lui imposer son ex-mari Bassam. Non, un bébé était en germe dans ses entrailles. Elle était emplie d’un bonheur immense en même temps que d’une appréhension sourde, une inquiétude indéfinissable. Comme si cette grossesse illégitime allait contre toute la mémoire de ses ancêtres. Elle sentit soudain toute sa lignée pointant contre elle un doigt accusateur. Elle écarta ses pensées. Pour le moment, elle savourait ce bonheur, sa main caressa son ventre, s’attarda sur le cratère du nombril. Elle sentait presque la petite vie qui palpitait en elle... Éditions Convergences ISBN 978-2-924871-02-7 Amazon canada version kindle Amazon canada version papier Amazon france version kindle Amazon france version papier Mon roman est également disponible sur la Fnac En vente egalement chez Tikjda cafe chez moumouh et Mon village chez Omar Mustapha Amarouche LA GRANDE MISÈRE DES AMAZIGHS MAROCAINS Il y a quelques temps, j'ai discuté avec un immigrant marocain rencontré lors d'une séance de formation. Ce père de de famille est venu avec femme et enfants au Québec. Il était enseignant au Maroc. Il m'a dit ceci - Quand j'ai terminé ma formation en enseignement, j'ai postulé pour avoir un emploi. J'ai accepté un poste dans un village amazigh dans la campagne marocaine. Quand j'y suis allé, les villageois m'attendaient à plusieurs kms du village, car il n'y a avait pas de route. Ils étaient venus avec des ânes pour transporter mes bagages. C'était éprouvant comme voyage. Quand je suis arrivé au village, les habitants me rassurèrent et me dirent qu'ils s'occuperont de mes achats, des mes approvisionnements en eau, etc. L'essentiel est que je reste pour enseigner à leurs enfants. Les habitants vivaient dans un dénuement total. Pas d'eau courante, pas d'électricité, pas de route, pas de dispensaire, même pas d'ambulance en cas d'urgence. Il y avait un seul poste de télévision à batterie dans le village et le propriétaire l'amenait à la place du village pour les matchs de football. J'ai vu de mes propres yeux la misère absolue- PS images tirées de la page de Michele Jullian et ceux qui ne croient pas à l'intensité de cette misère peuvent visiter sa page. L'ISLAMOLOGUE SAID DJABELKHIR CONDAMNÉ À 3 ANS DE PRISON FERME VAGUE D'INDIGNATION DANS LES RESEAUX SOCIAUX. On ne met pas la pensée en prison. Chacun a le droit inaliénable de réfléchir, d'exprimer ses idées pour autant qu'elles n'appellent pas à la violence ni ne portent atteinte à des personnes. Said Djabelkhir est un intellectuel, islamologue, soufi. Il a livré ses interprétations hardies sur les textes islamiques, sur les rites, secouant le palmier de l'orthodoxie religieuse. On peut ne pas être en accord avec lui, mais l'affrontement devait se faire sur le terrain académique à l'université, sur un plateau de télévision, dans un café littéraire. Pas dans un tribunal. Provoquant l'extase des islamistes, partisans de la noirceur, cette condamnation a été largement dénoncée sur les réseaux sociaux par les algériennes et algériens acquis à la modernité et la démocratie. Cette condamnation de Said Djabelkhir montre clairement que l'Algérie est plus que jamais divisée en deux une Algérie islamiste ancrée dans les ténèbres, hors du temps et cultivant la haine des libertés et une Algérie aspirant à la modernité, aux libertés individuelles et collectives, et aspirant à faire partie du monde. À noter que Said Djabelkhir n'est pas sous écrou, il pourra déposer son recours en liberté. L'ISLAMOLOGUE SAID DJABELKHIR CONDAMNÉ À 3 ANS DE PRISON FERME VAGUE D'INDIGNATION DANS LES RESEAUX SOCIAUX. On ne met pas la pensée en prison. Chacun a le droit inaliénable de réfléchir, d'exprimer ses idées pour autant qu'elles n'appellent pas à la violence ni ne portent atteinte à des personnes. Said Djabelkhir est un intellectuel, islamologue, soufi. Il a livré ses interprétations hardies sur les textes islamiques, sur les rites, secouant le palmier de l'orthodoxie religieuse. On peut ne pas être en accord avec lui, mais l'affrontement devait se faire sur le terrain académique à l'université, sur un plateau de télévision, dans un café littéraire. Pas dans un tribunal. Provoquant l'extase des islamistes, partisans de la noirceur, cette condamnation a été largement dénoncée sur les réseaux sociaux par les algériennes et algériens acquis à la modernité et la démocratie. Cette condamnation de Said Djabelkhir montre clairement que l'Algérie est plus que jamais divisée en deux une Algérie islamiste ancrée dans les ténèbres, hors du temps et cultivant la haine des libertés et une Algérie aspirant à la modernité, aux libertés individuelles et collectives, et aspirant à faire partie du monde. À noter que Said Djabelkhir n'est pas sous écrou, il pourra déposer son recours en liberté. LE DERNIER APPEL D’UNE MÈRE Une petite maison kabyle au fil du temps qui s'égrène dans le rythme presque immuable des saisons. Le poids serein des siècles est maître du temps et des lieux. Une vieille femme sent le froid de la mort monter doucement, mais inexorablement le long de ses jambes. Jadis véloces, ces jambes l'ont portée partout le long des collines, des adrets brûlants et des ubacs frais, le long des sentiers abrupts bordés de buissons d'arbousiers et de lentisques. Elles ont supporté pendant tant d'années la charge des olives et du bois de chauffage. Allongée sur son lit, le parcours de sa vie défile dans sa mémoire convoquée dans les derniers instants. Ses parents disparus viennent la visiter chaque nuit. Elle se voit courir, enfant, dans les ruelles, ou parmi les fleurs innombrables des prés. Elle entend ses rires d'insouciance, de joie inaltérable de vie promise à l'éternité. Elle voit cette petite fille qu’elle a superbement été, son mariage, ses enfantements dans la douleur, la lutte quotidienne pour élever ses enfants, et le dénuement qui menaçait, toujours… Son fils Ahmed, lui manque. Depuis qu'il est parti en France, il n'est plus revenu. C'est un amjah, comme on dit. Année après année, elle espérait le voir un jour sur le seuil de la maison. Elle lui a pardonné de l'avoir privée de sa face chérie. Il lui envoyait de l'argent mais c'est son visage qui lui a toujours manqué. Elle l'aime comme seule la chair peut aimer sa propre chair. Elle éprouve un désir tenace de le revoir, revoir son visage, promener ses mains sur son front, avant que ses yeux se ferment à jamais. Elle ne peut partir comme ça, dans la déchirure avec l’être aimé, dans l'atroce douleur de la solitude. Elle perd ses forces, elle sent que bientôt Celle qui a raison de tout l'emportera dans son fleuve immense où tout devient vanité. Un jour, vers l'heure d’azouzwou, quand le soleil déclinant accorde sa clémence dans la brise vespérale, on la voit sortir péniblement de sa demeure. Elle vient à la tajmaath. Les hommes assis sur les dalles de granit se taisent, apeurés et fascinés par cette mort ambulante. Elle dirige sa face diaphane vers le nord, appuyant ses mains sur le tronc du micocoulier séculaire. Elle crie trois fois le nom de son fils bien aimé, de toute la force de ses derniers souffles. L'écho de son appel se répercute à travers les collines où le vent gémit en battant les pins sylvestres et les oliviers. Trois fois, ce vent furieux semble dévorer l’appel de la mère. La vieille femme retourne chez elle. La mort la suit comme une ombre. Huit jours plus tard, le village est surpris de voir son fils arriver. Pâle, répondant brièvement aux saluts, il va au chevet de sa mère. Elle ouvre ses yeux. - Je savais que tu viendras. Elle tend les mains, le touche, caresse sa tête. - Merci mon enfant. Je peux m'en aller tranquille maintenant. Plus tard, les gens questionnent Ahmed. Il marchait dans une rue de Paris et il entendit, noyé dans une sorte de vent lointain, un appel. Trois fois le cri désespéré, par-delà les hautes montagnes et la mer si vaste, avait retenti. Trois fois, il se retourna sur le trottoir bondé de vie urbaine, le cœur battant. Il ne vit personne. Mais il avait entendu l'appel. Il avait reconnu la voix. Et il savait ce qui lui restait à faire. LE DERNIER APPEL D’UNE MÈRE Une petite maison kabyle au fil du temps qui s'égrène dans le rythme presque immuable des saisons. Le poids serein des siècles est maître du temps et des lieux. Une vieille femme sent le froid de la mort monter doucement, mais inexorablement le long de ses jambes. Jadis véloces, ces jambes l'ont portée partout le long des collines, des adrets brûlants et des ubacs frais, le long des sentiers abrupts bordés de buissons d'arbousiers et de lentisques. Elles ont supporté pendant tant d'années la charge des olives et du bois de chauffage. Allongée sur son lit, le parcours de sa vie défile dans sa mémoire convoquée dans les derniers instants. Ses parents disparus viennent la visiter chaque nuit. Elle se voit courir, enfant, dans les ruelles, ou parmi les fleurs innombrables des prés. Elle entend ses rires d'insouciance, de joie inaltérable de vie promise à l'éternité. Elle voit cette petite fille qu’elle a superbement été, son mariage, ses enfantements dans la douleur, la lutte quotidienne pour élever ses enfants, et le dénuement qui menaçait, toujours… Son fils Ahmed, lui manque. Depuis qu'il est parti en France, il n'est plus revenu. C'est un amjah, comme on dit. Année après année, elle espérait le voir un jour sur le seuil de la maison. Elle lui a pardonné de l'avoir privée de sa face chérie. Il lui envoyait de l'argent mais c'est son visage qui lui a toujours manqué. Elle l'aime comme seule la chair peut aimer sa propre chair. Elle éprouve un désir tenace de le revoir, revoir son visage, promener ses mains sur son front, avant que ses yeux se ferment à jamais. Elle ne peut partir comme ça, dans la déchirure avec l’être aimé, dans l'atroce douleur de la solitude. Elle perd ses forces, elle sent que bientôt Celle qui a raison de tout l'emportera dans son fleuve immense où tout devient vanité. Un jour, vers l'heure d’azouzwou, quand le soleil déclinant accorde sa clémence dans la brise vespérale, on la voit sortir péniblement de sa demeure. Elle vient à la tajmaath. Les hommes assis sur les dalles de granit se taisent, apeurés et fascinés par cette mort ambulante. Elle dirige sa face diaphane vers le nord, appuyant ses mains sur le tronc du micocoulier séculaire. Elle crie trois fois le nom de son fils bien aimé, de toute la force de ses derniers souffles. L'écho de son appel se répercute à travers les collines où le vent gémit en battant les pins sylvestres et les oliviers. Trois fois, ce vent furieux semble dévorer l’appel de la mère. La vieille femme retourne chez elle. La mort la suit comme une ombre. Huit jours plus tard, le village est surpris de voir son fils arriver. Pâle, répondant brièvement aux saluts, il va au chevet de sa mère. Elle ouvre ses yeux. - Je savais que tu viendras. Elle tend les mains, le touche, caresse sa tête. - Merci mon enfant. Je peux m'en aller tranquille maintenant. Plus tard, les gens questionnent Ahmed. Il marchait dans une rue de Paris et il entendit, noyé dans une sorte de vent lointain, un appel. Trois fois le cri désespéré, par-delà les hautes montagnes et la mer si vaste, avait retenti. Trois fois, il se retourna sur le trottoir bondé de vie urbaine, le cœur battant. Il ne vit personne. Mais il avait entendu l'appel. Il avait reconnu la voix. Et il savait ce qui lui restait à faire LA LAÏCITÉ KABYLE Dans un village kabyle, la séparation du profane et du religieux est consubstantielle à son identité profonde, mais elle définit également son rapport au monde. L'amravedh ou cheikh taddarth s'occupe des choses du culte, seulement. Il conduit la prière à la mosquée, participe aux rituels mortuaires et aux cérémonies de mariage. Il rappelle à l'occasion, à l’intérieur de la mosquée, quelques règles de bonne conduite. Il n’a aucun pouvoir autoritaire sur les personnes et la cité. La religion n'est pas le fondement de la morale. Elle ne constitue donc pas une valeur dominante. Chaque habitant est dépositaire du nom de sa famille, comme héritage infrangible, à embellir et préserver de toute souillure. Son comportement obéit au code d'honneur et aux règles édictées par les sages du village. La valeur sociale d'une personne ne dépend aucunement de sa religiosité. Il peut être non croyant et jouir, de par ses actions, d'un grand prestige. Il peut être religieux assidu à la mosquée et occuper dans l'opinion générale une piètre position. L’islam coexiste avec les croyances millénaires, pérennes et vivantes. Les kabyles croient aux esprits veilleurs, bienveillants et accompagnateurs, qui vivent dans un monde parallèle, le monde de l'invisible. Le kabyle a, dans son rapport à la religion, une liberté précieuse qui peut servir de modèle au monde en cette période où fleurissent les doutes, où la surenchère religieuse menace les libertés chèrement acquises. La laïcité est la mère de toutes les libertés et une condition irréfragable pour la dignité. Et cela, les kabyles l'ont compris depuis longtemps. DRAME AU CANADA. Victime de la violence des gangs Meriem Boundaoui, jeune algérienne de Bejaia, est arrivée, il y a deux ans, au Canada où vivent déjà ses deux sœurs ainées. Elle voulait continuer ses études et vivre dans un pays de liberté. Elle était une bonne élève qui aimait la vie, selon une ancienne enseignante algerienne. Il y a quelques jours, une fusillade a éclaté au coin de la rue Jean Talon/Valdombre, à proximité du stationnement d'une boulangerie. La fusillade semblait, selon la presse, être le fait de gangs de rues, ces bandes de jeunes et moins jeunes liées au crime organisé. Meriem fut mortellement touchée par balles. Elle n'avait rien à voir dans cette affaire. Elle était une victime collatérale de cette violence qui gangrène les villes nord américaines. Meriem sera rapatriée en Algérie pour être enterrée parmi les siens. Ses sœurs sont inconsolables. Elles se sont recueillies à l'endroit encore taché par le sang de leur sœur qui a rougi la neige. Larmes et cris expriment toute la tristesse de cette famille entourée de la communauté compatissante. Du rêve à la tragédie, tel est le destin de Meriem Boundaoui. L'ISLAMISME FRAPPE EN FRANCE UN ENSEIGNANT DECAPITÉ Un professeur d'histoire a été décapité dans la rue par un homme d'origine tchétchène. Ce meurtre atroce survient après un conflit entre certains parents d'élèves et l'enseignant qui a montré les caricatures du prophète Mohamed à ses élèves, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Il a provoqué la consternation en France avec un retentissement international. L'islamisme, mutation politique de la religion musulmane, est présent en force dans les pays occidentaux. Il est de plus en plus offensif à mesure que croit sa force, de plus en plus pesant sur la société qu'il combat, doucement parfois, mais avec la même détermination. Il agit, parfois avec fracas, souvent en silence mais toujours avec le même objectif le règne de la charia islamique sur toute la Terre. Il est opposé frontalement avec la démocratie, la liberté, la modernité. Terriblement malin, opportuniste professionnel, l'islamisme utilise la liberté d'exister pour anéantir la liberté des autres. Il use de la démocratie pour la tuer. Empêtrée dans ses lois, la démocratie occidentale s'avère impuissante, elle lui tend la gorge, victime de sa non-stratégie et du populisme de ses gouvernants. L'islamisme fait un travail de longue haleine, notamment auprès des enfants dans les mosquées, dans les associations, dans les salles de sport, dans la rue, dans les cafés. Partout il est présent, jouant avec la problématique identitaire, exacerbant les conflits raciaux, usant de la misère, de la nostalgie, de la discrimination dont il fait son carburant idéologique. Les enfants sont sa cible préférée, il remplit leurs âmes innocentes et vierges de haine des autres et de terreur de l'enfer. Les jeunes enfants terrorisés, conditionnés, enrôlés, se retrouvent prisonniers à perpétuité de cette idéologie mortelle. L'islamisme prépare doucement son armée qu'il lancera à l'assaut le moment venu, quand il sera certain de ses forces. En face, une société désemparée, tétanisée, et une masse de musulmans victimes collatérales, abasourdis par cette guerre menée en leur nom et à laquelle ils n'adhèrent pas. Et des hommes politiques qui font des discours populistes pour gagner les élections. Paix à l'âme de cet enseignant. MOISE ET JESUS EN TERRE D'ISLAM En Algérie, les noms de Moise et de Jésus sont sacrés et respectés, ils ne sont évoqués qu'avec la formule de salutations qui leur est due. On ne parle d'eux qu'en bien. Athées et musulmans partagent cette vénération héritée du passé. Beaucoup de personnes portent le prénom de Jésus Aissa, de Moise Moussa, Joseph Youcef, Marie Mariam, Jean Yahya, Jacob yacoub, David Daoud etc. Les noms des personnages bibliques du judaïsme et de la chrétienté sont également donnés à des villages et des villes. On trouve en Algérie la ville de Sidi Aissa Seigneur Jésus ou bien Taourit Moussa la colline de Moise, Sidi Moussa Seigneur Moise. Une mosquée porte le nom de Vava Moussa Père Moise. Il y a quelques décennies, le christianisme s'est réinstallé en Algérie. S'ajoutant aux églises et cathédrales existantes déjà auparavant, de nouvelles chapelles et salles de prière ont vu le jour. Pour une société qui était en proie à l'unicité politique et religieuse et fruit d'une longue guerre d'indépendance, l'émergence d'une religion autre que l'islam s'est plutôt bien passé. Les convertis et nouveaux adeptes du Christ n'ont pas été inquiétés par les musulmans, même si certains disaient leur incompréhension devant ce phénomène. Il n'y a jamais eu d'agression contre des convertis. Il y a même eu un rassemblement de soutien de musulmans au profit de deux chrétiens accusés de faire du prosélytisme et qui ont été relâchés par la suite. Doucement mais surement, la multiplicité religieuse est entrée dans les mœurs. La tolérance, parfois, se trouve là où on l'attendait le moins. 29 octobre 2020. TUNISIE LA RÉVOLUTION DU JASMIN AGONISE DANS L'ISLAMISME. La révolution tunisienne, qui a fait tomber le dictateur Ben Ali, a échoué, inévitablement et lamentablement, dans les marécages de l'islamisme. Le parti islamiste Ennahda au pouvoir vient de donner la preuve que l'islam politique ne peut enfanter que la dictature. Il vient de condamner une blogueuse tunisienne à 6 mois de prison ferme pour crime de lèse-islam. Emna Chargui avait publié, sur sa page Facebook, un post satirique incitant à se protéger du Coronavirus, rédigé sous forme de verset coranique. Cela avait suffi pour qu'elle soit convoquée, jugée et condamnée. Entre temps, elle avait reçu des milliers de menaces de mort, de viol, de condamnations infernales. Toutes ces menaces, le pouvoir ne les a pas vues. Il était inévitable qu'une révolution infiltrée par les islamistes aboutisse à une situation pire que la dictature précédente. L'islam politique ne peut garantir les libertés, il est là pour les écraser et soumettre les corps et les esprits. L'islam politique est un cimetière des libertés et une fabrique de malheurs. CHERIFI UNE ÉCRITURE DE HAUT VOL quand on lit Laakri Cherifi, on est impressionné par l'agencement impeccable de ses mots, la précision de sa sémantique, la fluidité de son cours, la pertinence de ses idées, la beauté intrinsèque contenue dans ses textes et le souffle poétique qui s'en dégage. Elle vient de publier une oeuvre majeure sur les chanteuses kabyles. C'est un livre dense, savant, qui interroge à la fois l'histoire, la sociologie, la poésie et la musique sur une longue période depuis les balbutiements du chant féminin jusqu'à aujourd'hui. Un livre très instructif, bien écrit où l'auteure a mis toute sa sensibilité et son gout de la précision. On y découvre les chanteuses avec leurs histoires personnelles, leur entourage familial, leur milieu de vie. Chrifa, Djamila, Nouara, Nora, et tant d'autres ont dû s’exiler du village vers la ville, de leur communauté vers l'inconnu, de leurs quartiers vers la place publique. Elles ont gagné la liberté de chanter, mais l'ont payée chèrement en perdant leurs familles qui les ont souvent reniées. Elles ont perdu leurs noms pour n'être plus que des prénoms légers sans filiation et sans âme. Mais elles ont libéré la parole des femmes qui, auparavant, n'était qu'un souffle inaudible, un murmure dans les patios et les arrières cours, à l'ombre du mâle dominant. Ces illustres pionnières ont posé les premières pierres de la chanson féminine kabyle. Beaucoup de jeunes chanteurs d'aujourd’hui reprennent leurs chansons mot à mot et leurs mélodies sans même les citer. Le cas de Cherifa est édifiant. Laakri cherifi est docteur en lettres modernes et cinéma. Elle est enseignante, écrivaine, chroniqueuse, scénariste et sémiologue de cinéma, Laakri Cherifi poursuit depuis quelques années des recherches sur le cinéma maghrébin, français et américain, ainsi que l’histoire des Berbères en Afrique du Nord. UN AN DE PRISON FERME POUR AMIRA BOURAOUI Amira Bouraoui, gynécologue, militante de la démocratie est condamnée à un an de prison ferme. Au delà de sa souffrance personnelle et celle de ses enfants orphelins de sa présence, il y a cette intolérable atteinte à la pensée et à la libre expression. Cette terre algérienne est 'Terre des femmes', elle est pavée de noms de toutes celles qui, depuis des millénaires, ont participé ou conduit la résistance aux invasions. Kahena, Fadhma N'soumer, Zoulikha Oudai, Hania El Hourra, Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif et tant d'autres ont laissé leurs noms à la postérité. Depuis l'indépendance, d'autres femmes ont pris le relais pour dire non à l’oppression, non à la pensée unique, non à l'islam politique qui ambitionnait de faire disparaître l’Algérie en tant que nation et société pour installer la charia islamique. Quels que soient leurs itinéraires personnels, ces héroïnes ont milité et continuent de le faire. Louiza Hanoune, Nouria Benghabrit, Khalida Toumi, Leila Aslaoui, Zoubida Assoul et beaucoup d'autres ont apporté leur énergie à la lutte pour le meilleur. À l'heure des réseaux sociaux, on se rend compte à quel point les femmes sont plus courageuses, plus déterminées, plus engagées dans les combats pour la démocratie et la liberté, toutes les libertés. Le cœur du mouvement populaire, le Hirak, est féminin. Elles s'expriment en poésie, en textes percutants, en littérature, en analyses fines et pertinentes, en courage et en lumière. On peut mettre une femme en prison, mais ses idées demeurent libres. PS 'Terre des femmes' est le titre d'un roman de Nassira Belloula. LE NOUVEL ANTI-RACISME EST UN RACISME DÉGUISÉ EN HUMANISME....Nous ne pouvons pas parler de racisme systémique en France car ce serait insulter la mémoire de ceux qui sont nés ailleurs qui ont fait la France. Hegesippe Jean Legitimus, premier et plus jeune député noir en 1898, mais aussi les Senghor, Houphouet Bogny...sans oublier Rama yade, Harlem Desir, Rachida Dati, Christiane Taubira et jusqu' à la porte parole du gouvernement actuel Sibeth Ndiaye, sont des figures publiques et légitimes... ... Une image m'a particulièrement glacée lors de la manifestation de soutien à Adama Traoré, un policier français noir se fait harceler par la foule qui lui crie 'vendu! t'as pas honte?' ... Reprocher à un homme noir d’être policier équivaut exactement d'interdire à un homme noir l’accès à la députation, à un bar ou un mariage sous prétexte de sa couleur.... ...Sous entendre que tout blanc est mauvais... et que tout noir est victime, c'est réduire tous les hommes... ...Tous les habitants de banlieue ne sont pas des voyous, tous les noirs ne sont pas dealers, tous les blancs ne sont pas riches et racistes... ...L’ascenseur social est en panne, qui ralentit l’accès des non bourgeois aux postes de pouvoir et pérennise un système de castes qui se joue dès la maternelle.... ...Combattre le racisme en utilisant un vocabulaire raciste n'est pas de l'antiracisme, mais le renouveau de la ségrégation... ...La culture française est assez solide pour résister à la déferlante anti-raciste qui n'est qu'un racisme déguisé en humanisme... Abnousse Shalmani est née en Iran sous le régime islamique instauré par khomeiny. Elle est arrivée en France à huit ans sans parler français. Elle est opposée au féminisme islamique qui défend le voile au nom de la liberté ''non, il n'y a rien de honteux, de répréhensible, de sale dans un corps de femme. Il n'y a rien dans ce corps qui justifie de lui imposer un code vestimentaire, […] de le recouvrir de pudeur tout en se réclamant de la liberté'' Abnouse Shalmani a une voix grave dans un corps mince. Ses doigts fins et nerveux accompagnent son débit de parole, fluide et continu, les mots semblent lui venir sans efforts. Elle vit en métèque, comme 'une liberté qui flotte', libre du passé qui reste en mémoire, avec un amour total de la langue française et de la littérature, 'le seul pays d'où on ne peut pas me virer'. Dans ce reportage tant décrié, des jeunes filles et garçons ont osé parler sans mettre la muselière de l'hypocrisie. Ils ont osé dire leurs rêves échoués dans le carcan de l'unanimisme, leurs fraîche jeunesse prise dans les rets des interdits. Ils ont exprimé leur amertume, leur désespoir d’être dans un pays où la vie est circonscrite dans le cercle étroit du halal et du ont parlé de leurs pulsions de vie enfouies profondément dans notre inconscient collectif par la peur du qu'en dira-t-on, la peur des oreilles faussement chastes, la peur de l'enfer d'ici et de l'au-delà. Ils ont osé prononcé les mots interdits sexe, alcool, embrasser... Sacrilège! Crime abominable! Et ils ont parlé en français, en très bon français, ce butin de guerre Katebien, une langue nationale que certains continuent encore de nier, voire de criminaliser. Ces jeunes qui ont parlé sont le vrai Hirak, le Hirak de celles et ceux qui veulent la liberté de vivre, de boire et de manger ce qu'ils veulent, de croire ou de ne pas croire, de briser le cercle des interdits séculaires dressés par le fanatisme et la tradition. Il est certainement plus facile d'abattre un homme, un système même que de briser les murs des prisons mentales. Beaucoup de peuples l'ont appris à leur dépens en se retrouvant, après leurs révolutions, dans des situations encore plus affligeantes. Les cas de l'Iran, de l'Egypte, de la Tunisie, devraient servir de leçons universelles. Pour être un moteur des libertés, d'un avenir meilleur pour toutes les algériennes et algériens, le mouvement populaire ne peut faire l'économie de la clarification idéologique afin qu'il neutralise les porteurs d'obscurité. Car, tels des hyènes qui ont senti le sang de la bête blessée, les islamistes sont à l’affût. Leurs réactions envers ces jeunes sont très révélatrices de leur volonté non amendable de réprimer les libertés les plus élémentaires. À ces jeunes qui ont parlé, bravo! Vous êtes l’espoir. UN ISLAMISTE S'ATTAQUE À UNE la beauté aura disparu de ce monde, que restera t'il? À quoi sert il de vivre, est il encore possible de sourire à l'éveil du jour? Quand toutes les lumières seront éteintes, à quoi bon même se lever les matins?Un monde sans femmes, sans chevelures, sans fresques, sans musiques, sans rien. Rien. Rien que le silence dans la vaste obscurité ou on n’entendra plus que les complaintes lugubres de la mort? Abou Pinceau a effacé à la peinture le visage féminin de cette fresque d'une rue de la capitale algérienne. Il a purifié la rue de la beauté qui la souillait. - Il faut effacer les yeux- lui lance son ami portant une barbe. Ah! Ces yeux, ces yeux de femme qui osent regarder! Ces yeux criminels qui osent s'approprier le monde. Il faut les fermer! -Nous avons fait cela pour Allah tout puissant- disent ils à la fin de leur acte purificateur. Ils rêvent de tout effacer, d'instaurer la charia islamique, puis de tout faire pour aller vivre en France ou au canada. Les monstres sont parmi nous. Un imam laïc et moderne Ce n'est pas seulement son apparence qui bat en brèche les clichés rédhibitoires de la laideur sacralisée. Car Hocine Drouiche, imam de Nîmes, est bel homme, sans chéchia superfétatoire sur la tête, sans tache sombre au front, sans barbe hirsute, et surtout sans cette haine sacerdotale qui gît, menaçante, dans le regard de certains de nos dévots et qui part comme une balle à la vue de la liberté ou de la beauté en mouvement. Ses idées sont des vagues de fraîcheur dans les miasmes délétères de la sous-pensée islamiste arc-boutée dans la haine de la différence, l'ignorance élevée comme vertu, l'éro-misogynie pathologique, l’antisémitisme assumé. Est il l'hirondelle qui annonce le printemps dans ces aires de désolation mentale où les jeunes, empêchés de vivre par la barrière des interdits, demandent aux télé-prédicateurs la couleur des cheveux des vierges du paradis? On voit très rarement un imam défendre les athées, la liberté de croire ou de ne pas croire, on voit très rarement un imam aller en Israël pour promouvoir la paix ou s’opposer résolument à l'islam politique. Hocine Drouiche est une exception courageuse en cette période où le monde musulman est vidé de son intelligence et piégé dans le cercle étroit du halal et du haram. DEFI RELEVÉSUITE 'VASTE EST LA PRISON' D'ASSIA DJEBAR ...Longtemps, j'ai cru qu'écrire c'était mourir, mourir lentement. Déplier à tâtons un linceul de sable ou de soie sur ce que l'on a connu piaffant, palpitant. L'éclat de rire gelé. Le début de sanglot pétrifié. Oui, longtemps, parce que, écrivant, je me remémorais, j'ai voulu m'appuyer contre la digue de la mémoire, ou contre son envers de pénombre, pénétrée peu à peu de son froid. Et la vie s'émiette; et la trace vive se dilue. Ecrire sur le passé, les pieds empêtrés dans un tapis de prière, qui ne serait pas même une natte de jute ou de crin, jetée au hasard sur la poussière d'un chemin à l'aurore, ou au pied d'une dune friable, sous le ciel immense d'un soleil couchant. Silence de l'écriture, vent du désert qui tourne sa meule inexorable, alors que ma main court, que la langue du père langue d'ailleurs muée en langue paternelle dénoue peu à peu, sûrement, les langes de l'amour mort; et le murmure affaibli des aïeules loin derrière, la plainte hululante des ombres voilées flottant à l'horizon, tant de voix s'éclaboussent dans un lent vertige de deuil- alors que ma main court... Fatma Zora Imalayene, dite Assia Djebar est née le 30 juin 1936 à Cherchell, à une centaine de kilomètres à l’ouest d' a enseigné à Alger, Rabat, à l’université de Louisiane et de New York. elle a été productrice de cinéma et écrivaine. Elle a été élue à l'académie française . Rares sont les écrivains dont les mots reflètent à la perfection l'image, au point d'en paraître comme le prolongement émotionnel désincarné. Assia Djebar était passionnée d'être femme, mais femme non pas de la soumission, non pas du renoncement à elle même, mais femme du refus, femme du verbe car elle a repris la parole féminine confisquée, étouffée, qui ne s'exprimait jusqu'ici qu'en murmures, en plaintes silencieuses dans les patios, dans les arrières cours. Elle écrit comme elle respire, dans une narration non linéaire, en rebonds, suivant les courbes de ses émotions, de ses voyages intérieurs dans sa mémoire vouée au silence, mais qu'elle ressuscite par des arrachements, des plaintes, des cris qui résonnent dans la vaste prison des femmes. 'RUE DES TAMBOURINS' DE MARIE-LOUISE TAOS AMROUCHE ..Je garde le souvenir d'un sommeil déchiré, de loin en loin, par le sifflement du train dans la nuit. Depuis, où que je sois, dès qu'un train siffle, la nuit, je sens comme un fin poignard fendre mon âme, et ce sont les petites gares d'Afrique du Nord qui surgissent illuminées, avec leurs grands eucalyptus, leurs faux poivriers et leurs bouquets de géraniums, ces petites gares désertes, trop neuves et trop blanches sous le ciel vide. Nous étions dix, en nous comptant tous. Et la grappe que nous formions ne m'avait jamais tant frappée par sa lourdeur et le serré de ses grains... Taos Amrouche dans 'Rue des tambourins'. Kabyle, chrétienne, écrivaine et chanteuse du répertoire ancestral venu du fonds des ages, Marie Louise Taos a vécu à la confluence de deux cultures, celle de ses parents kabyles chrétiens et la culture française. Une dense trame émotionnelle issue de son déchirement et de son ouverture aux quatre vents habite ses mots finement ciselés. Sa voix, quand elle déclame les chants transmis par sa mère, charrie cette volonté typiquement kabyle, cette force de vivre, d'exister encore et toujours, dans la joie comme dans le malheur. La voix de Taos rejoint les berceuses et les clameurs des temps anciens. EN KABYLIE, LE FIGUIER POUSSE PARTOUT... C'est un arbre d'une rusticité à toute épreuve, résistant à la chaleur estivale et au gel. Il prospère dans la plaine et la montagne, dans les ubacs frais et les adrets brûlants, sur les terrains argileux ou les sols sableux, au bord de l'eau ou sur les roches arides. Il peut vivre plusieurs siècles. Il pousse sur les murs, incrustant ses racines entre les pierres. Il émerge du béton avec la même force, profitant d'un trou par où germe sa graine qui , lentement, introduit ses racines jusqu'à la terre. Il jaillit des fonds d'un ouvrage d'art, d'une maison en ruines. Il peuple de sa présence les maisons abandonnées, comme dernier rempart avant l'oubli. Le figuier est un angiosperme dont le fruit est fait d’un ensemble de fleurs protégées par un réceptacle appelé sycone. il y a trois sortes de figuier -Le figuier mâle ou caprifiguier ou dokkar dont les fleurs mâles sont en proéminence dans le réceptacle. - Le figuier bifère ou avakour qui produit deux générations de figues, la première étant non fécondée. - Le figuier femelle, le plus répandu en Kabylie car les fruits peuvent se conserver sous forme de figues sèches. La pollinisation se fait grâce au blastophage, petit insecte dont la larve vit dans le figuier mâle. Au printemps, l'insecte mature sort et va pondre dans la première figue rencontrée en s'introduisant par le méat situé à l'opposé du transportant le pollen du figuier mâle, Il assure ainsi la fécondation des figues femelles. Celles qui ne sont pas fécondées tombent à terre. Le plus grand figuier que j'ai vu se trouvait à Thaouit Oulakhrif dans la région de Tizi Rached. Le propriétaire de ce figuier gigantesque me dit que du temps de son père, il pouvait abriter 4 pair de bœufs sous l'ombre de sa ramure. LA FEMME AU SOMMET DE L'HUMAIN La religion, judaïque, chrétienne et islamique, a volé à la femme sa dignité en la rabaissant au rang de simple outil de plaisir du mâle. Elle lui a volé toutes ses libertés comme on déplume les ailes d’un oiseau. Mais la religion lui a volé plus que cela. En la faisant naître, toute honte bue, de la côte de l’homme, la religion a inversé le rapport de procréation et l’a dépossédée de son acte le plus noble, le plus important donner naissance à l’humanité toute entière. L'évidence est devenue mensonge, et le mensonge est devenue réalité pour une grande partie de l'humanité qui se laisse berner encore par la fable de la genèse. C'est l’homme qui vient de la femme et non l'inverse. Des femmes ont combattu toute leur vie, d'autres continuent de le faire, pour plus de droits, plus de dignité. Tous les combats vrais des femmes se font, forcement, contre leur ennemi principal la matrice religieuse et patriarcale, qui les avilit, nie leur humanité. Simone Veil, rescapée de la Shoah, femme de lumière, a fait voter le droit à l’avortement, redonnant à la femme la propriété de son corps. Thérèse Casgrain a travaillé avec d'autres femmes à faire reconnaître les droits des femmes, en particulier le droit de vote et d'éligibilité au niveau québécois. Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne a défendu les manifestants contre le régime des mollahs et défendu les femmes qui enlèvent leur voile. Elle est détenue en prison en Iran. En mars dernier, la justice de son pays, basée sur l’islam, la condamnait à trente-trois ans de détention et 148 coups de fouet supplémentaires. Djamila Bouhired a lutté pour l’indépendance de son pays l'Algérie. Démocrate, moderniste, elle est une icone de la liberté pour les femmes et les hommes. Taous ait Mesghat écrit, de très belle façon. Ses écrits, lus et partagés des milliers de fois, sont comme des fleurs sur un champ de bataille. Les femmes algériennes, à l'instar de Samira Messouci, Louisa Ighilahriz, Nor El Houda Oggadi, sont dans la rue depuis plus d’un an. Elles rejettent le système, veulent la démocratie. Elles subissent la répression, la prison parfois, mais maintiennent l’espoir dans un pays où la menace islamiste est toujours présente. L'ISLAM POLITIQUE EST-IL SOLUBLE DANS LA DÉMOCRATIE? Voila ce que disait Ali Benhadj -Il n'y a pas de démocratie parce que la seule source de pouvoir, c'est Allah, à travers le Coran, et non le peuple. - Si le peuple vote contre la loi d'Allah, cela n'est rien d'autre qu'un blasphème. Dans ce cas, il faut tuer ces mécréants pour la bonne raison que ces derniers veulent substituer leur autorité à celle d'Allah. - Sachez que la démocratie est étrangère dans la maison d'Allah. -Prenez garde à celui qui vient vous dire que la notion de démocratie existe en islam. Il n'y a pas de démocratie en islam. La démocratie est kofr [mécréance] » Ali Benhadj, Horizons, 23 février 1989. -Je ne respecte ni les lois, ni les partis qui n'ont pas le Coran. Je les piétine sous mes pieds. Ces partis doivent quitter le pays. Ils doivent être réprimés. » Ali Belhadj, dans un meeting à El Koléa, Alger Républicain, 5 avril 1991. 250 000 morts plus tard, certaines figures du mouvement populaire veulent réhabiliter l'islam politique en Algérie en se réunissant avec Ali Benhadj et un sociologue, théoricien de 'la régression féconde', veut faire signer aux islamistes un pacte de non violence!!!!. Regardez! On voit ici des figures respectées du mouvement populaire algérien entourant Ali Benhadj, l'islamiste notoire, à la chéchia blanche et à l'âme noire. Cet homme était un dirigeant du Front Islamique du Salut, dont l'insurrection a fait 250 000 morts pendant la décennie noire en Algérie. Que fait Bouchachi et le moudjahid Bouregaa avec Ali Benhadj? Pendant la décennie noire, rouge du sang des innocents, Ali Benhadj était un beau parleur, il savait haranguer les foules, les chauffer à blanc pour les dresser contre la démocratie. Il était la sève idéologique des terroristes. Il disait La démocratie est koffr mécréance. Il ne croyait ni aux droits de l'homme, ni aux libertés individuelles et collectives, ni à la constitution. Pour Ali Benhadj, la seule loi doit être le Coran, il le disait clairement. Il ajoutait que tout gouvernement non coranique doit être la charia doit régner. Ali Benhadj était le verbe de la mort qui frappait les intellectuels, les chanteurs, les artistes, les militants démocrates, les appelés du service national, les militaires, les policiers et les gendarmes égorgés avec des sourates du Coran. S'il le fallait, il aurait voulu exterminer tout le peuple pour que règne la charia islamique. Que font les figures du hirak avec cet homme aux mains rouges? Le peuple algérien ne veut plus la charia, il veut la démocratie, les libertés individuelles et collectives, les droits de l'homme et la dignité pour toutes et tous. Il ne veut plus des gouffres de l'obscurité mais les sentiers de lumière, du progrès, de l'avenir. Le peuple algérien vous regarde et se pose des questions ZITH TAFRAHT UNE HUILE BIOLOGIQUE Ait Frah est réputé pour ses vastes oliveraies dont les frontières vont aussi aussi loin que les terres des Ath Douala, Takhoukhth, Ath Yenni, Ait Atelli et Azouza. Partout où l'on se tient, on voit des oliviers à perte de vue. On est frappé d'autant plus par l’étendue de ces oliveraies quand on pense que chaque arbre a été élevé individuellement par les mains minutieuses de paysans patients et laborieux. Chacun des centaines de milliers d'arbres a été greffé sur oléastre naturel,entretenu, débroussaillé, taillé, et le sol porteur labouré régulièrement. Ce vaste patrimoine oléicole est le fruit d'un long travail séculaire, exigeant patience, savoir faire, et efforts. Les oliveraies se transmettent d'une génération à l'autre, comme un legs très précieux. L'huile est obtenue soit par pression des meules de granit, soit par centrifugation, selon le choix de l’oléiculteur. Elle est biologique. En effet, les oliviers sont conduits sans aucun engrais, sans pesticides. Ils ne reçoivent aucun produit chimique. Zith Thafrahth a été exposée pour la première fois au salon international de l'agriculture à paris par Mr Omar Houali qui, en la matière, a suivi les traces de son père Hadj El Hocine dans le respect d'une tradition familiale. L'huile d'olive est un produit stratégique pour tous les kabyles, mais à Ait Frah elle est sacrée. NASSIRA BELLOULA ET LE VOILE ISLAMIQUE...On a par habitude de nous exhiber le mot choix » lorsqu’on évoque le port du voile, la liberté personnelle notamment. Or, dans cette histoire millénaire, et ancestrale du voile qui nous vient du fin fond des âges, seuls les musulmans ont en fait une obligation divine... …Personne ne peut nier que le voile est une tradition et non pas un devoir coranique. Malheureusement, certaines voix éclairantes qui s’élèvent pour dénoncer sa pratique obligatoire se heurtent à celles plus nombreuses et malhonnêtes comme des érudits, des imams, des prédicateurs et autres… qui refusent de lever ce lourd équivoque…car c’est reconnaître la femme comme un être humain et non comme un péché ambulant » qu’il faut dissimuler… …Les musulmans même instruits ne lisent pas le Coran, et n'ont pas de libre arbitre. Ils sont encore dépendants des exégètes, d’il y’a quatorze siècles, et n’arrivent pas à se construire leurs propres opinions… …Ce terrible choix qui est l’excuse toute trouvée pour celles qui le portent pour répondre soit à Dieu selon elles, soit à l’homme de la maison mari, époux, frère, soit pour ne pas heurter la sensibilité d’une société oppressive. Et, ce même choix est refusé, nié, dénié, rejeté pour celles qui ne le portent pas. Les femmes qui refusent de porter le voile subissent jusqu’à l’assassinat, la lapidation, l’emprisonnement, et dans d’autres cas comme l’Algérie, les insultes, les dénigrements, les offenses, les humiliations et vexations… …Les femmes sont maintenues dans un archaïsme séculaire qui les empêche d’évoluer comme des êtres humains à part entière... Nassira Belloula est une écrivaine algéro-québécoise. Elle vient de publier son dernier roman ' J'ai oublié d’être Sagan' à Montreal. Cette grande écrivaine est connue pour sa spontanéité, ses analyses lucides et courageuses, souvent à contre courant des idées reçues, des certitudes figées. Elle écrit comme elle respire, naturellement, avec poésie, finesse et beauté. AMANI BALLOUR, MÉDECIN SOUS LES BOMBES Beaucoup de médecins de par le monde ont des salaires faramineux, vivent dans le luxe après leurs heures de travail où, souvent, leurs mains ne touchent même plus les patients. Au Quebec, un médecin perçoit en une journée plus que le salaire mensuel d'un travailleur d'usine. Ces médecins, séparés du peuple par leurs salaires extravagants, sont séparés des patients par les machines qui font presque tout à leur place. Amani Ballour est un médecin dans cette Syrie martyre en proie à l'affrontement géostratégique des grandes puissances. Elle dirige un hôpital souterrain où elle accueille, soigne, réconforte les blessés en tous genres corps déchiquetés par les bombes, enfants étouffant sous les armes chimiques, femmes et hommes ayant perdu des bras, des jambes et dont le sang coule à flots... Amani Ballour a dû lutter contre ses parents qui ne voulaient pas qu'elle devienne médecin, ni qu'elle prenne part aux manifestations parmi le peuple. Son métier est un sacerdoce, une épreuve quotidienne où la mort et le danger sont présents chaque instant. Elle travaille à la frontière des deux mondes, la vie et la mort, le cœur qui s'arrête et l'espoir qui bat encore... Il y a encore des médecins, comme Amani Ballour pour lesquels le serment d'Hippocrate garde tout son sens... décembre image évoque un contexte dans une situation de laquelle nous ne sommes pas étrangers, ne serait-ce, comme le soulignait Lévinas, que par le fait de connaître l'origine de cette représentation déshumanisée en une période sacrée. Commentaire de Jean Canal. UN GÉNÉRAL EST MORT Ma pensée va -Aux détenus du drapeau amazigh, emprisonnés parce qu’ils ont porté haut l’identité algérienne ancestrale et authentique, niée, combattue, diabolisée depuis l'independance à nos jours. Vous êtes des héroïnes et des héros. L'Histoire retiendra vos noms auréolés de gloire. -À toutes celles et ceux qui ont perdu un œil, qui voulaient tant voir la liberté avec les deux yeux. Puisse la lumière de votre cœur compenser celle qui vous a été volée. -À Louiza Hanoune, femme de combat politique, pacifique. - À Karim Tabbou, dont je ne partage pas certaines idées, notamment son concept très dangereux de démocratie basée sur les principes islamiques, mais il n'a pas sa place en prison. - À Lakhdar Bouregaa, un authentique amjahedh, qui, après avoir contribué à mettre fin à la colonisation, se voit jeté en prison à l'automne de sa vie. - À tous les détenus du Hirak, à travers le territoire national. Pensée à celles et ceux qui maintiennent la flamme de l'espoir, par leurs écrits, leurs paroles, leurs militantisme. Pensée particulière à Aouicha Bekhti avocate des détenus et militante infatigable, à nos icônes Djamila Bouhired et Louiza Ighilahriz, et à la reine du verbe Taous Ait Mesghat. -Pensée au maître du mot juste, aux analyses fines, lucides et prémonitoires, à l'homme de pensée et d'action, Said Sadi. Pensée à la Kabylie laïque et rebelle, dont le soleil finira par illuminer toute l’Algérie. 23 décembre 2019. SARAH HALIMI OU L'HORREUR IMPUNIE Le 4 juillet 2017, Sarah Halimi, médecin retraitée de 65 ans, juive, est tirée de son lit par un homme qui s’était introduit par la fenêtre. Il la roua de coups, la tortura aux cris de Satan!, Satan!. Les cris de Sarah furent entendus des voisins qui appelèrent la police. Pendant une demi heure, Kobili Traoré s'acharna sur Sarah Halimi, méthodiquement, impitoyablement. insensible aux cris et aux suppliques de sa victime, il accompagnait ses coups d'insultes antisémites sale juive! Il lui cassa tous les os du visage avec les coups de poings et de pied. Quelques minutes plus tard, sous les yeux des voisins et des policiers postés dans la cour de l'immeuble, comme dans un film d'épouvante, Sarah Halimi fut jetée du 3 ème étage par le meurtrier et s’écrasa au sol. Le meurtrier, Kobili Traoré, originaire d'Afrique, est placé en garde à vue, puis rapidement hospitalisé. Il disait je viens de tuer le Sheitan! Les analyses détectèrent du cannabis dans son sang. Il fut soustrait à la police qui ne put pas le questionner. Hier, 19 décembre 2019, le meurtrier vient d’être déclaré pénalement irresponsable car il avait pris du cannabis au moment du meurtre. La cour d'appel de Paris a conclu à l'abolition du discernement chez lui. Pour la famille de la suppliciée et les observateurs de la justice française devenue une cour des miracles, SARAH HALIMI VIENT D’ÊTRE ASSASSINÉE UNE DEUXIÈME FOIS. 20 décembre 2019. LES ALGÉRIENNES DISENT NON AUX ELECTIONS. Le calendrier électoral concocté par le pouvoir est rejeté par le peuple, globalement et dans le détail. Des marches grandioses ont lieu sur tout le territoire national pour dire non à cette opération que le peuple qualifie de manœuvre de pérennisation du système. Des affrontements ont parfois lieu avec les forces de l'ordre. Dans la diaspora, on assiste à la même mobilisation, avec la tenue de vigiles près des consulats pour dissuader les électeurs potentiels. Les algériennes de Montréal ont manifesté leur opposition par une marche grandiose depuis la place du Canada jusqu'au consulat. La diaspora montréalaise est particulièrement active, mobilisée, avec ses mots d'ordre, ses drapeaux national et amazigh, et une participation majeure des femmes qui sont au cœur de la contestation. Une vigile se tient devant le consulat tous les jours. LE PEUPLE ALGÉRIEN , PACIFIQUE ET DÉTERMINÉ PLUS QUE JAMAIS Depuis neuf mois, le peuple algérien manifeste son désir irrépressible d'une démocratie véritable. Des millions de personnes, femmes, hommes, étudiants, retraités, amazighophones, arabophones, francophones battent le pavé dans toutes les villes et régions d’Algérie. La diaspora en France, au Canada, et ailleurs, est en phase avec le mouvement, elle apporte son encouragement et sa voix à l’extérieur. Aucune voiture brûlée, aucune vitrine cassée, aucune agression contre les forces de l'ordre, pourtant déployées en force. Le peuple a déjoué toutes les tentatives du pouvoir de le diviser, de l'affaiblir. Il a chassé les islamistes de la rue, montrant par là que ce mouvement est celui de la lumière, pas celui de l'obscurité. Il a refusé l'arrestation des porteurs de l’emblème amazigh, malgré les décennies de négation politique de cette identité dont sont porteurs tous les algériens. Nous assistons à un mouvement populaire, politique et pacifique unique en son genre dans l'histoire de l'humanité. Le peuple algérien frappe avec force à la porte de la démocratie, elle finira par s'ouvrir. LE PEUPLE A DIT NON! UNE QUÉBÉCOISE D'ORIGINE IRANIENNE -LES RELIGIEUX NOUS ONT VOLÉ NOTRE PAYS-. J'ai discuté avec une iranienne ici à Montréal. Elle et ses parents on quitté l'Iran après la prise du pouvoir par Khomeiny et l'instauration de la charia islamique. Elle raconte Je ne suis jamais retournée en Iran que je ne considère plus comme mon pays. Les mollahs nous l'ont volé. Tu sais, je me rappelle bien, même si j'étais jeune à l'époque. Si une famille faisait la fête chez elle, un voisin pouvait appeler la police qui venait mettre fin brutalement à la joie et procédait à des arrestations. La musique était un crime. Et si la police trouvait des femmes et des hommes dans la même pièce, ou des femmes sans voile, c'était très grave» . Elle baisse la tête, le front traversé par une ombre, les yeux inquiets, comme si elle a encore peur aujourd'hui. Mais la langue persane persiste dans ma bouche et parfois on parle persan entre amis ici, le cœur très lourd» Elle ajoute que l'alcool était interdit et que les gens fabriquaient des boissons chez eux, en cachette, des boissons artisanales et donc dangereuses. Mon pays est une prison, une vaste prison. Nous nous sentons un peu coupables de nous amuser ici, alors que nos sœurs et nos frères en sont privés», dit elle, avec son sourire plein de charme et de nostalgie désespérée. Toute la douleur que ne peuvent dire ses mots est contenue dans ses yeux d'un noir de jais. Je mesure toute la détresse de cette femme, bannie de son pays à la civilisation millénaire devenue un mouroir où les cadavres des pendus se balancent des jours durant, exposés au public, alors que les cheveux des femmes sont un crime. ASMA LAMRABET LA RELIGION, ÉLÉMENT DÉCISIF DANS LE PASSAGE À L'ACTE RADICAL ...Parmi les multiples causes de ce que l'on appelle la radicalisation au nom de l'islam -toutes intimement imbriquées- on peut citer la lecture wahabo-rigoriste, les causes géopolitiques, les violences économiques, urbaines, éducationnelles, la désocialisation des jeunes d'aujourd'hui et j'en passe....Mais il y a cependant un dénominateur commun qui signe le "passage à l'acte" et qui est le religieux même s'il se fait très vite et en retard chez ces jeunes "déculturés". Et il se base sur cette vision traditionaliste latente, immuable, présente dans les ouvrages de base de "presque" toutes les tendances islamiques confondues... extrait de son post. Fidèle à ses habitudes, Asma Lamrabet secoue le cocotier de la bien-pensance islamique qui nie tout lien entre religion et violence sociale dans une affligeante position de déni. Or en cette matière, plus qu'en toute autre, le verbe précède le geste. Car est coupable non seulement la personne qui commet l'acte, mais aussi, et surtout, tous ceux qui, en amont, ont patiemment alimenté, à l'aide de la parole haineuse, son aversion mortelle de la liberté et de la différence. Cette nébuleuse des coupables est si vaste, quand on pense que les 'les musulmans au paradis et les non musulmans en enfer' est devenu un lieu commun dans la bouche de maints prêcheurs et transmise comme vérité irréfragable au fidèle ordinaire. En somme, le radical ne fait qu’exécuter une sentence largement partagée. Il y a heureusement des intellectuels musulmans, de plus en plus nombreux, qui remettent en question cette façon de considérer l'Autre pour le percevoir comme frère en humanité. Courageuse Asma Lamrabet.
“La cuLture est une résistance à La distraction” /////// PasoLini Un docu-théâtre intime qui mêle textes, photos, vidéo et passe au crible la réalité de la société libanaise. jazz / Spécial voix p. 40-47 / le musicien congolais lokua Kanza signe un exceptionnel nouvel album empreint d’une grâce paisible et lumineuse. La Terrasse / 4 avenue de corbéra 75012 paris / Tél 01 53 02 06 60 / Fax 01 43 44 07 08 / email / prochaine parution le 5 mai 2010 / Directeur de la publication Dan Abitbol LINA SANEH & RABIH MROUÉ PHOTO-ROMANCE théâtre / 13 - 24 avril C ie MPTA / MATHURIN BOLZE DU GOUDRON ET DES PLUMES cirque / 15 - 25 avril 5 acrobates embarqués sur un agrès hors norme. Une autre vision du monde... le journal de référence de la vie culturelle 2010 / N° 177 AVRIL • paru le 31 mars 2010 / 18 e saison / 80 000 ex. / / / / Sommaire et abonnement en page 2. © Thomas Aurin. © Jean-Louis Fernandez. théâtre / SelecTion p. 4-24 / Frank castorf revient en France avec Kean ou Désordre et Génie. Un spectacle associant la pièce d’alexandre Dumas à Hamlet-machine de Heiner Müller. classique / SelecTion p. 31-39 / l’opéra Dans la colonie pénitentiaire ou Kafka de philip Glass est mis en scène par Richard Brunel à l’athénée. © DR. © Christophe Campana. *** parution juillet 2010 w w w. a v i g n o n - e n - s c e n e s . f r Danse / SelecTion p. 24-30 / Manta, Héla Fattoumi revêt le voile pour s’enfoncer au plus profond des sensations d’un corps en cage. Un acte artistique, une expérimentation hautement politique. 01 40 03 75 75 2 2 / n°177 / avril 2010 / la terrasPage 6 6 / n°177 / avril 2010 / la terrasPage 10 10 / n°177 / avril 2010 / la terraPage 14 14 / n°177 / avril 2010 / la terraPage 18 18 / n°177 / avril 2010 / la terraPage 22 22 théâtre critiques / N°177 / aPage 26 26 / N°177 / avril 2010 / la terraPage 30 30 / N°177 / avril 2010 / la terraPage 34 34 / N°177 / avril 2010 / la terraPage 38 38 / N°177 / avril 2010 / la terraPage 42 42 / N°177 / avril 2010 / la terraPage 46 46 / N°177 / avril 2010 / la terra
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